Chronique du Championnat de France 2019 de planeur, à Châlons-en-Champagne, au coeur de la Team Coquelicots … 

Image époustouflante. Plus de 80 planeurs en piste, remarquablement alignés pour un décollage efficace et rapide. (Merci à l’Association Châlonnaise de Vol à Voile pour l’image mise en ligne sur Facebook. Cliquez ici pour en voir plus

Au coeur de cette géométrie, Célestin Godard, 19 ans dans quelques jours, licencié au Planeur Club des Coquelicots. Bien calé dans le Cirrus, familièrement appelé Charly 12, prêté par le Pôle France, il s’apprêtait à prendre le large.

 

A portée de regard, en bord de piste, il y avait la Team Coquelicots. Joyeuse équipe de dévacheuses constituée (de gauche à droite sur la photo) de Mahault, Capucine, Victoire et Quitterie, par ailleurs toutes (ou presque) pilotes de planeur.

Jour 1 – Dimanche 4 août 2019

Un circuit de 202 kilomètres était programmé. Un soleil radieux, un ciel bleu mâtiné de cirrus, une promesse de vol en thermique pur, pas de pompes. Les filles étaient au taquet pour supporter Célestin (euh, supporter au sens de soutenir, accompagner, chouchouter, bien sûr).

L’objectif visé par Célestin, était de retarder son départ au maximum, laisser le sol chauffer mais sans trop tarder non plus de crainte de subir une fin de convection au bout du circuit. Récit à la première personne, par le pilote : « Je suis parti parmi les derniers avec quatre ou cinq autres pilotes. Mon planeur était un peu moins bon que le leur, ils m’ont légèrement distancé. Les conditions météo se sont renforcées sur la deuxième branche du circuit, j’ai commencé à les rattraper. Avec l’avance qu’ils avaient prise, ils me balisaient les pompes, mais j’arrivais constamment derrière, en dessous d’eux. Je les rejoins ainsi dans une ascendance, je la centre bien, j’en trouve le noyau, je monte. Je cherche la suivante et j’arrive non seulement à rattraper le paquet qui me devançait, mais surtout, je le dépasse. Nous avançons ainsi dans le circuit. Arrivés à 50 kilomètres du terrain, ils choisissent de s’arrêter dans un petit vario d’1 mètre à peine : un voile freinait la convection, ils craignaient de ne pas pouvoir rentrer. Moi au contraire, j’ai décidé d’avancer, parce que j’ai vu au loin un engin agricole qui retournait la terre. Je me suis glissé au dessus, j’ai trouvé une ascendance bien meilleure que celle de mes concurrents, je suis remonté plus haut qu’eux et j’ai pu viser l’arrivée. J’ai perdu quelques minutes au dernier moment, dommage ». 

 

Capture d’image quelques minutes après son atterrissage… Tête de vainqueur ? Euh..

Et pourtant, oui  ! Ce soir-là, Célestin s’installait sur plus haute marche du podium. Premier avec une vitesse moyenne de 95 km/h. Le lendemain, au briefing quotidien, champagne, applaudissements et petite gloire 😁 !

Jour 2 – Lundi 5 août 

La Team Coquelicots a été repérée par la presse locale ! Merci l’Union de Reims pour ce cliché fort sympathique 😍 !

Ce jour-là, le créneau de vol offert par une météo capricieuse était relativement court. Une épreuve de deux heures était engagée, sans circuit imposé mais avec cette durée de vol à respecter. « On avait de la liberté dans le circuit, explique Célestin, on pouvait tourner dans un cercle de quinze kilomètres de rayon. J’ai décidé de partir assez tôt, j’avais de grosses ascendances. Je tournais bien sur la première moitié du parcours. J’ai alors été rattrapé par deux planeurs plus rapides que moi. Eux sont ensuite remontés vers le nord, j’ai choisi le sud, pour revenir plus rapidement vers le terrain. J’étais à 800 mètres d’altitude, je me suis retrouvé en basses couches dans une zone beaucoup plus venteuse. Je n’ai pas réussi à retrouver quoi que ce soit pour remonter… Je me suis vaché ». Et une vache en championnat, c’est la dégringolade au classement. 😢. Célestin a fini 30ème ce jour-là….

Jour 3 – Mardi 6 août

 

 

Oubliées les belles heures caniculaires de juillet… ciel plombé et nuages bas, planeurs démontés ou bâchés. Journée morose. Ronger son frein, prendre son mal en patience, mâcher le mors… bref, on attend que les nuages passent. 

Jour 4 – mercredi 7 août 

Les prévisions météo n’étaient pas follement réjouissantes, mais l’épreuve allait tout de même être lancée, alors les équipes remontaient consciencieusement les planeurs.

Un temps humide et venteux, des thermiques moyennement stimulants, les commissaires de course proposaient une épreuve de deux heures. Poursuite du récit du pilote Coquelicots : « J’ai volé lentement. Arrivé au point numéro deux, les conditions se sont durcies, j’ai fait demi-tour, j’ai assuré une 8ème place. »

Cet après-midi-là, au sol, la Team Coquelicots tente de faire un brin de tourisme mais à quelques kilomètres d’un terrain de championnat, on n’échappe jamais totalement à l’ambiance compétition :

 

Jour 5 – Jeudi 8 août

La météo annoncée était excellente. L’épreuve du jour prévoyait un circuit de 249 kilomètres avec des passages obligés par Fromentières, Sézanne et Marquigny. La vitesse maximum autorisée était de 170km/h, l’altitude maximum 1500 m. « Il y avait ce jour-là de très gros cumulus. Je suis parti en paire avec un autre pilote bien classé. Nous avons très vite pris de la vitesse, rattrapé puis dépassé ceux qui étaient partis avant nous. Arrivés à la moitié du circuit, le ciel s’est gâté, j’ai perdu du temps sur une zone à petit vario. Vitesse moyenne ce jour-là pour moi : 97 km/h, pour une 5ème place. Progressivement, je rattrapais les points perdus le jour de ma vache… »

Et pendant ce temps-là … la Team Coquelicots sauve les bouts et engage les habillés. On tarote et on papote, tout en surveillant d’un oeil pas tout à fait discret la progression des concurrents sur Glidetracker.

 

Jour 6 – vendredi 9 août 

 

 

Jour 7 – samedi 10 août

Dernier jour de compétition, dernière chance pour reprendre des places au classement général…

Le vent était très fort, 60 km/h. Les planeurs ont tout même été lancés. « J’avais l’impression de faire du surplace, raconte Célestin, en volant lentement, j’arrivais même à reculer… mes performances étaient cinq fois moins bonnes qu’elles l’auraient été sans vent ». Mais revirement ultime quelques instant avant l’ouverture des portes, l’épreuve a été définitivement annulée. « nous étions quelques uns à avoir furieusement envie de prendre le départ, les pompes étaient bonnes, j’avais prévu de partir tard, ça aurait été gagnant ».

Retour au sol pour tous les concurrents de la classe club…. Championnat terminé, dommage… 

Célestin s’est classé 13ème place du Championnat de France 2019, classe club. 

Pour consulter l’ensemble des résultats, c’est ici. 

Prochain rendez-vous : le Championnat de France Junior, à Romorantin, du 17 au 24 août 2019.

A suivre !

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